Né Daniel Ntesa Nzitani dit Dalienst à Kinsiona (Bas-Kongo) le 30 octobre 1946, marié à Thérèse Mavata.
Il Auteur-compositeur et interprète congolais à succès, un des meilleures artiste de la rumba congolaise, connu pour avoir fondé en 1969 le groupe à succès « Les Grands Maquisards », qu’il quitte en 1975. Il a également été membre de OK Jazz (à partir de 1976), et a sorti de nombreux titres populaires tels que Muzi (1980) et Bina na ngai na respect (1981), Tangawisi.
Daniel Ntesa Nzitani débuta ses études chez les catholiques en 1951, à Christ-Roi. De parents kimbanguistes, son père souhaita le voir chanter dans la chorale «Kintuadi». Ainsi le jeune Ntesa sera envoyé en pension à Nkamba, et ensuite à l’Ecole normale de Gombe-Matadi, où il fit partie de la chorale.
En 1956, alors âgé de 10 ans, il va monter un orchestre de jeunes dénommé « Motema Jazz ». Ces derniers jouèrent avec des boîtes de conserve et des guitares de fabrication artisanale.
En1965, il débarque à Kinshasa chante et répète intensivement dans l’église de la commune de Kasa-Vubu où Kiamuangana Mateta avait, auparavant, preste comme flûtiste puis saxophoniste. Doté d’une superbe voix, Ntesa émerveille les fidèles durant les offices religieux dominicaux et voit en même temps sa réputation dépasser les contours de l’assemblée religieuse.
Aussi, de responsables des grands orchestres de Kinshasa commencent-ils à se bousculer à sa porte dont jeannot Bombenga.
Diplômé des études secondaires pédagogiques, il enseigna une année durant au cycle d’orientation, avant d’embrasser la carrière musicale en 1966.
En 1967, il fut engagé dans l’orchestre Vox Africa de Jeannot Bombenga Wa Wewando où il joua avec Sam Mangwana. Ntesa se fit remarquer dans les titres « Aline » et » Likuta ya pembeni epekisami ».
En 1968, Sam Mangwana et Vangu Guvano, quittant l’African Fiesta National de Rochereau Pascal Tabu, montèrent l’orchestre Festival des Maquisards avec Lokombe, Dizzy Mandjeku, Johnny Bokosa, Mavatiku Michelino et Diana qui vint, lui aussi, de quitter Rochereau.
À partir de l’année 1969, l’orchestre connaît de grands déboires avec l’arrestation de son mécène et la saisie de ses instruments pendant qu’il se trouvait en tournée dans la province du Kasaï Oriental, à Mbuji-Mayi, chaque musicien doit se débrouiller pour rentrer à Kinshasa, suite à cette déconvenue. C’est le sauve qui peut ! De retours à Kinshasa, Ntesa Dalienst se tourne vers son cousin Verckys qui lui tend la perche illico presto, en lui offrant d’autres instruments de musique. Dalienst monte alors l’orchestre Les Grands maquisards, une formation qui, elle aussi, embrase le microcosme musical.
De là 1969 il y aura une scission du Festival des Maquisards, Guvano monta l’orchestre Dua et Sam changea la dénomination de son groupe, qui devint le « Festival de Sam ».
Ainsi, naquirent les Grands Maquisards. Dizzy Mandjeku et Dalienst contactèrent Lokombe et Diana qui les rejoignirent. Le 10 octobre 1970 Les Grands maquisards fait sa sortie officielle dans le célèbre dancing bar « Vis-à-vis » de Matongé.
Ils enregistrèrent six disques pour le compte des Editions Vévé: « Mado » de Lokombe, » Esese » de Diana, « Obotama mobali, ndima pasi », »Maria Mboka », « Biki 1 et 2 », « Tokosenga na Nzambe » de Dalienst. Ce fut le succès !
Ces premiers succès des Grands Maquisards seront suivis par d’autres tels que « Mabala ya Kinshasa », »Kaka po na ye » de Dizzy Mandjeku, « Sofia » de Diana, « Kayumba Marthe » et « Tolimbisana » de Lokombe, Kiese Diambu, » Jarrya », « Mavata », « Beneda », « Sisimoke » de Dalienst, « Kimbokoto » de Franck Nkodia…
Cependant Franco Luambo Makiadi va recruter en 1976, Dalienst Ntesa, en même temps que le guitariste soliste Thierry Mantuika. Ntesa y resta neuf ans et devint chef d’orchestre pendant sept ans, signant plusieurs titres à succès, dont » Muzi », sorti en 1980 et » Bina na ngaï na respect » en 1981.
Ces deux œuvres furent plébiscitées meilleures chansons en 1980 et 1981. Et l’auteur désigné meilleur chanteur et meilleur auteur-compositeur deux années consécutives. Le TP OK Jazz fut consacré même meilleur orchestre du pays.
En 1982, le TP OK Jazz sortit l’album » Princesse Kiku ». En dehors de ce titre de Franco, l’album comprenait « Mawe » de Pépé Ndombe, « Nostalgie Tanzi » de Josky Kiambukuta et la chanson « Tantine » de Ntesa. La même année, Ntesa fit partie de l’aile du TP OK Jazz qui s’installa à Bruxelles. Il y sortit plusieurs titres.
En 1984, sa chanson « Muzi » fut reprise dans la compilation » African Music » du grand artiste camerounais de renommée internationale Elvis Kayo.
Il s’installa définitivement à Bruxelles, en 1985. Ntesa imprima en 1987 une belle chanson, » Coup de foudre », dans l’album « Maracas d’or », dans lequel il excelle dans la chanson « Tangawisi » de Papa Noël Nedule.
En 1988, à 41 ans, il nourrit l’idée de récréer Les Grands Maquisards mais en vain. Le projet n’aboutit point. La même année, il sortit son premier album solo, produit par Luambo Makiadi Franco, « Mamie Zou », qu’il joua avec le concours du TP OK Jazz. Il compte quatre titres : » Mamie Zou », « Dodo », « Nalobi na ngaï rien » et » Batindeli ngai mitambo ».
Chanteur de charme et auteur-compositeur très populaire.
En 1994, Ntesa Dalienst monte Afri-Jazz, un orchestre composé d’anciens artistes de l’Afrisa International, ex African Fiesta National de Tabu Ley Rochereau, du TP OK Jazz de Franco et de quelques jeunes musiciens. Entouré de Wuta Mayi, Michelino Mavatiku Visi, Papa Noël Nedule, Shaba Kahamba, Youlou Mabiala, Pompon Kuleta, Bopol Mansiamina, Diasi, Ada Muangisa, Serge Kiambukuta, Michel Sax, Monglisha, Caien Madoka, Egide, Djudju, Salo, Armando et Niau, il enregistre l’excellent album intitulé Frappe chirurgicale aérienne, une expression lancée par les Américains pendant la Guerre du Golfe (1990-1991).
Ce tempérament le caractérisait déjà dans l’orchestre Les Grands Maquisards. En effet, l’artiste est une vraie force de la nature. Doté d’arguments physiques impressionnants ce »Hercule des temps modernes » trahit une grande impétuosité dont les proches font les frais de temps à autre. Une anecdote souvent citée souligne ces fréquentes sautes d’humeur et de son caractère outrecuidant. Il n’acceptait jamais facilement d’être contrarié. Il meurt le 23 septembre 1996 (à 49 ans) à Bruxelles.
En décembre 2001, Jean-Claude Gakosso, homme politique et futur ministre de la Culture et des Arts du Congo Brazza, lui dédie “Ntesa Dalienst et la sublime épopée des Grands Maquisards”, un ouvrage pour l’éternité, destiné à perpétuer la mémoire du grand artiste qui a dirigé l’un des meilleurs orchestres congolais des années 1970 (Editions Gutenberg – IGB, Collection Musiques d’Afrique). Dans ce livre, le grand public découvre des portraits individuels, mais aussi les tribulations managériales des artistes et leurs précarités existentielles. Ecrit sous une forme romancée, l’ouvrage jette une lumière crue sur le monde musical des deux Congo (Congo Kinshasa et Congo Brazza), comme pour expliquer la fécondité de l’artiste et de l’orchestre célébrés.
Bibliographie