Né en 1947 et décédé en 2010,
ce jeune de la commune de Kinshasa était promis à une grande carrière artistique. son timbre particulier s’entend, un ton au dessus de Richereau dans « Bonne année 64 », on le repère aussi derrière le talentueux Zadio Chantal Kazadi. mais c’est dans la bande de Josky, Tino Mwuikwa Mvura et Blase Pascal Wuta qui arrivent aux côtés de Nico, après le départ du groupe de Zadio (parti créer African Soul), que Lessa Lassan comence à émerger. Nous sommes en 1966-67, encore timide, il ne bénéficie des « leads voices » que Nico accorde à Josky.
en 1969/70 la bande à Josky kiambukuta s’empare du rythme « soum djoum » de Rochereau et sous les ordres de Miesi Eboma, prend ses quartiers à Yolo, à la Suzanella.
Nico est destabilisé mais dispose encore dans ses tiroirs d’une série de tubes élaboré au départ pour la voix de Josky. il fini par faire confiance à Landu Lessa pour le lead. Bien lui en prit: Moziki ya Fiesta, Mira, Tumba mama leki ya Yezu(si vous l’avez entendu chez Koffi, vous savez d’où vient l’expression), Julienne importée na Paradis mais surtout ce tube Mandona que Messager nous propose parmi les rarêtés vont imposer Lessa comme un véritable concurrent, non seulement à Josky, mais aussi pour Rochereau Tabu ley.
Il faut reécouter les chansons interprétées par Lessa lassan por comprendre que plus que Gina wa Gina ou Mopero, c’est sur le modèle d’interprétation de Lessa Lassan et de l’accompagnement de Nico que s’inscrit Koffi Olomide (une première partie du chant en solo et le refrain repris par le groupe)
Lubumbashi, Sierra léone en Afrique de l’Ouest, puis Kinshasa, succombent au charme de Mwana Kinshasa (entre Kabambare et Kibati).
Après une série de tournées en Afrique qui vont les tenir éloignés de Kinshasa, Nico et son groupe retrouvent Kinshasa, mais dans l’intervale, de nouveaux styles ont émergé. le Kiri Kiri ne fait plus recette.
Les concerts de Vis-à-vis se jouent devant des chaises vides. Nico s’enferme dans sa villa de Limete. Son groupe se disloque.
en 1972, Lessa lassan rejoint Continental, juste au moment où Josky tire sa révérence. Il ne réussira pas a remonter le groupe de Miesi Eboma.
dans les années 80 on pouvait le croiser dans sa commune de Kinshasa. Au début des années 90 il tentera de relancer sa carrière depuis l’Afrique de l’Est. c’est là qu’il est mort, presque dans l’indifférence générale.
Aujourd’hui encore, je dresse l’oreille lorsque j’entends un timbre qui se rapproche de Lessa Lassan. Une voix plus mélancolique loin du langoureux Rochereau que ses contemporains s’évertuaient à le comparer, alors qu’il était plutôt de la classe de Zadio et Kwamy Lasitura, deux pigeons voyageurs comme on disait de mon temps pour évoquer ces éternels insatisfaits. Il nous en reste au moins un sous la main : Sam mangwana.
Mwana Mangembo