Biographie de Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit Papa Wemba

Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit  Papa Wemba, né le 14 juin 1949 à Lubefu province du Sankuru, République démocratique du Congo et mort le 24 avril 2016 à Abidjan des suites d’un malaise sur scène1,2, lors du FEMUA 9 à l’âge de 66 ans. Chanteur, auteur-compositeur et acteur congolais. Il est le cofondateur et dirigeant du label Viva la Musica avec son ex-maîtresse Shagi Sharufa, qui l’a accompagné pendant 35 ans de sa carrière. . Issu du mariage de Jules Kekumba, un ancien militaire de la Force Publique (l’armée coloniale) qui a participé aux batailles de la seconde guerre mondiale, et polygame de son état, et de Marie Nyondo,

Ce fils d’un ancien combattant, et jeune servant de messe à la Paroisse Saint-Joseph de Kalamu, va participer à la création de quatre orchestres qui vont marquer l’histoire de la musique congolaise : Zaiko Langa-langa, Isifi-Lokole, Yoka-Lokole et Viva la Musica !

Démobilisé et devenu chasseur, alors que sa mère Nyondo est pleureuse professionnelle, élément traditionnel essentiel des soirées funéraires ou veillées mortuaires. En entraînant régulièrement son fils avec elle, elle l’initie à la musique et au chant, ce qui très tôt passionne l’enfant. Il cultive une voix de ténor particulière et devient chanteur en suivant les traces de sa mère. Néanmoins, son père est opposé à ce que son fils devienne musicien et rêve pour lui d’une carrière de journaliste ou d’avocat.

À ses 7 ans sa famille déménage à Léopoldville (Kinshasa). Dans un premier temps,  elle s’installe dans le camp Cito (aujourd’hui camp Kauka) avant de venir au 42 A de l’avenue Kanda-kanda dans le quartier Renkin (aujourd’hui quartier Matonge). Il fait son école primaire à Saint-Jean Berckmans, aujourd’hui EP I Kauka, où il fait la connaissance d’un jeune qui deviendra plus tard le très populaire Abbé Koko

Son papa militaire souhaite fortement faire de son fils Jules un avocat ou un journaliste, mais l’intéressé est plutôt attiré dans un premier temps par la prêtrise. C’est ainsi que très jeune, il devient acolyte c’est à dire servant de messe à la Paroisse Saint-Joseph de Matonge. Il deviendra ensuite choriste dans la même paroisse où il découvre sa vraie passion pour la musique. Passion qu’il a hérité de sa mère qui est une pleureuse professionnelle; et celle-ci l’amène régulièrement dans ses activités qui consistent à animer, avec des chants, les veillées mortuaires dans la communauté tetela.

En 1966, Jules Kekumba quitte la terre des hommes et sera enterré au cimetière de Kasa-Vubu en face de l’usine des pains  » Mama Poto « . Ce qui va permettre au jeune Jules de s’adonner un peu plus librement à sa passion: la musique. et prend le pseudonyme de « Jules Presley ».

Jules Shungu Wembadio commence à chanter, avec son ami Toussaint Gaby Lita Bembo dans un petit orchestre du quartier Immo-Congo, appartenant à des enfants des réfugiés angolais installés à Kinshasa,  » Les Stukas Boys « . Parmi ces réfugiés, il y avait les enfants du président du Front National de Libération de l’Angola (FNLA) Roberto Holden. Jules Shungu va prester dans cet orchestre durant trois mois seulement.

Son ami Gaby Lita,  dont le père monsieur Lita, ancien enseignant de Pascal Tabu à l’école primaire dans les années 1950, était devenu commissaire de district au Katanga, va récupérer le nom de ce groupe pour faire son  » Stukas Ley  » sous l’encadrement de Mama Théthé, l’épouse de Tabu Ley. Après, Gaby Lita va s’autonomiser de cette tutelle de la famille Ley et faire son  » Stukas  » tout court.

Un jour, le jeune Wembadio accompagne l’un des ses amis rendre visite à sa tante sur l’avenue Popokabaka du côté Kasa-Vubu. On est en 1969.

Resté seul dans la cour, en attendant son ami qui était entré dans la maison, Jules Shungu entend des voix provenant de derrière la maison. Poussé par la curiosité, il tourne derrière la maison et il trouve un groupe des jeunes qui répètent.

Ayant remarqué l’intérêt manifeste du jeune curieux pour la musique, ils vont demander à Jules s’il s’y connaît en musique. Le jeune Wembadio leur répondit qu’il s’essayait au chant. Ils lui demandent alors de chanter quelque chose pour eux. Wembadio va interpréter la chanson  » Adios Théthé  » de Tabu Ley. Éblouis par la qualité de la voix et l’aisance de la prestation, ces auditeurs vont juste lui demander son nom et son adresse.

Le lendemain de cette rencontre, on apprend à Jules, chez eux à la maison, qu’un garçon le cherche dehors. Il sort pour écouter son visiteur surprise. Ce jeune homme va lui dire trois choses :

Je m’appelle DV Moanda (son vrai nom c’est Vital Di-Vita Moanda) et je suis membre de l’orchestre que tu as vu répéter hier.

Après ta prestation d’hier et ton départ, nous avons décidé de dissoudre cet orchestre (qui s’appelait Bel-guide National). Je te propose, si tu veux bien, de venir avec moi pour créer un nouvel orchestre.

Jules Shungu,  accepte la proposition et suit son nouveau compagnon jusqu’au lieu de la répétition d’hier.

Et là, Jules Shungu découvre que DV Moanda et ses amis ont chassé tous les musiciens qu’il avait vu hier sauf un guitariste : Felix Manuaku Waku dit Pépé Felly.

Deux jours après cette prise de contact, un ancien chanteur de l’orchestre dissout Bel-guide et qui sera maintenu dans le nouvel orchestre va les rejoindre. Il s’appelle José Nyoka Mvula plus connu sous le nom de Jossart Nyoka Longo. Une petite explication à propos de ce nom. Jossart vient de la contraction de la phrase  » José Sera ARTiste  » que lui répétait régulièrement un vieux de son quartier à Kimbanseke. Longo était le nom de sa grande sœur, Albertine Longo, qui mourut en 1973 à l’âge de 22 ans. En hommage à sa sœur et aussi par souci de pérenniser son souvenir, José Nyoka va récupérer son nom et l’ajouter au sien. C’est ainsi qu’il est devenu Jossart Nyoka Longo.

Ces trois musiciens (Jules Shungu Wembadio, Felix Manuaku, Jossart Nyoka Longo) et les administrateurs de l’ancien Bel-guide (DV Moanda, Henry Mongombe, André Bita, Marcellin Delo) créent le 24 décembre 1969 un orchestre qu’ils dénomment Zaiko (qui signifie Zaïre ya Bakoko, le Zaïre des ancêtres) Langa-langa ( proposition de Jules Shungu, Langa-langa est une plante qui pousse facilement et qui donne une espèce de patate douce ).

A ce noyau des fondateurs vont s’ajouter d’autres musiciens pour compléter l’équipe. Il s’agit de :Teddy Sukami, Enoch Zamuangana, Zéphirin Matima, Damien Ndebo, Pierre Muaka Oncle Bapius, Baudouin Mitshio et Ephraïm.

Ainsi est créé, par un groupe de très jeunes musiciens (Jules Shungu 20 ans, Felly Manuaku 15 ans {né le 19 août 1954}, et Jossart Nyoka Longo 16 ans {né le 7 septembre 1953}).

Les concerts du groupe dureront de 18h à 20h, comme ils étaient toujours des gamins.

En 1970, il perd sa mère qui décède d’un accident automobile. Shungu Wembadio devient indépendant et avait déjà sa maison ou il recevait souvent des femmes. Il connaitra Rose-Marie Luzolo, dite « Amazone ».

1974 à 1982 : Premiers succès

En 1974, après le festival Zaïre ’74, il quitte le groupe pour fonder avec Bozi Boziana, Evoloko Jocker et Mavuela Somo, Isifi Lokolé. Après des querelles de leadership avec Evoloko, il forme l’année suivante avec Bozi et Mavuela, Yoka Lokolé. Il devient l’un des plus célèbres de l’époque et avec le surnom the fania all-stars, ils sortent des tubes comme Matembelé Bangui et Maloba bakoko.

Il est forcé de quitter Yoka Lokole en 1976, et après des mois sans travail, il fonde son propre orchestre Viva la Musica Shagi Sharufa en décembre. La sortie officielle sera le 26 février 1977 au Type-K, et sera diffusé à la télévision du Zaïre.

Le premier disque de Viva la Musica sortira en 1977, nommé Elou (Mabele Mokonzi), qui contient des titres à succès tels que « Ebale Mbonge » et « Mère Supérieure », composé par un certain Antoine Agbepa Mumba, connu plus tard comme Koffi Olomidé et  Djanana djuna (père de maitre Gims) et Awilo Longomba…  Koffi  deviendra son parolier, et plus tard un chanteur du groupe entre 1978 et 1979.

Il intègre en 1979-80 le groupe Afrisa International, de Tabu Ley, et enregistre deux chansons « Lèvres roses » et « Ngambo moke ».

Il publie son tube « Analengo » en style traditionnel tetela en 1980, et Viva la Musica est formé des bons chanteurs : King Kester Emeneya, Dindo Yogo, Bipoli Tshando et d’autres.

1982 à 1995 : Défections et succès

En décembre 1982, Viva se sépare après des disputes entre Emeneya et Papa Wemba. Papa Wemba reste seul et tous les musiciens partent pour former Victoria Eleison, avec Kester comme leader.

L’année suivante, il recrute plusieurs musiciens inclus Reddy Amisi, Stino As et Gloria Tukhadio. L’album « Bana Molokai » est paru.

En 1983, Papa Wemba enregistre un album avec le musicien français Hector Zazou. Les deux artistes mettent en commun leurs cultures et l’album « Malimba » est un exemple précoce de fusion entre rumba africaine et sons synthétiques. Ce principe est en pleine voie d’épanouissement à cette époque, et de nombreux artistes africains se lancent les uns après les autres dans ce mélange culturellement riche et commercialement prolifique que l’on nomme de plus en plus la world music.

Si les allers et retours se multiplient entre le Zaïre et la France, Papa Wemba ne néglige pas les longues tournées africaines comme celle qu’il entreprend en avril 83 dans tout l’est du pays jusqu’au Rwanda et au Burundi. A ce moment-là de sa carrière, Papa Wemba a déjà enregistré une soixantaine de 45 tours et plusieurs albums. Travailleur infatigable, il est un des piliers de la musique africaine en qualité et en notoriété. C’est donc un tournant essentiel pour lui que de se lancer à l’assaut de l’Europe et du monde occidental.

Soukouss New Wave

Dès la fin 83, il retourne en Europe et y reste huit mois. Son groupe Viva la Musica reste au Zaïre, repris en main par son épouse Amazone. Dans un pays en crise, ses musiciens continuent les concerts, mais le matériel est aussi peu renouvelé que les salaires des artistes.

A son retour en juillet 84, Papa Wemba est de nouveau attendu impatiemment par la population et par son entourage. Il reprend immédiatement les tournées et les concerts avec le groupe, et plusieurs fois par semaine enflamme les clubs de Kinshasa avec son « soukouss-new wave ». L’euphorie que véhicule Papa Wemba et sa musique est un véritable remède anti-crise pour une jeunesse en difficulté. Cependant, le chanteur se refusera toujours à jouer un rôle politique à travers ses chansons même s’il le fait malgré lui.

1984, il fait connaissance de Stervos Niarcos, et il voyage en Europe. Il achète plusieurs habilles et est séduit par la SAPE qui signifie : « la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes ». Né au Congo à la fin des années 70, ce mouvement prend toute son ampleur au Zaïre, mais surtout auprès de la diaspora zaïro-congolaise à l’étranger et en particulier en France. La SAPE est un phénomène d’abord vestimentaire fondé sur une élégance flamboyante et exagérée.

Fou de fringues, Papa Wemba est à la pointe de la mode et les grands couturiers européens et japonais n’ont pas de secret pour le chanteur. Les jeunes hommes s’empressent de se transformer en coquets dandys, et de suivre très précisément les codes particuliers de la SAPE, du choix de leurs chaussures à celui de la coupe de cheveux. Forme de rébellion anti-pauvreté et anti-déprime, la SAPE est aussi une façon de lutter contre la dictature de l’abacost, version locale du costume trois-pièces, et uniforme quasi officiel des hommes sous le régime de Mobutu.

Il devient un modèle pour la jeunesse du Zaïre et une figure importante de la SAPE.

En 1987, Papa Wemba est l’acteur principal du film belgo-zaïrois La vie est belle, de Ngangura Dieudonné Mweze et Benoît Lamy. Il compose une bonne partie de la bande originale de ce film.

Après deux albums entre 86 et 88, « Siku Ya Mungu » et « L’Esclave », Papa Wemba sort en 1988 un album entièrement produit en France par Martin Meissonier (King Sunny Adé, Ray Lema). Sélection de tubes rumba-rock made in Kinshasa et mariés subtilement à des sonorités digitales, le disque séduit largement un public de profanes.

En 1988, Papa Wemba fait une tournée internationale, du Japon aux États-Unis en passant par l’Europe, notamment en Belgique. Il lance en 1988, l’album avec son nom, « Papa Wemba », qui reprend d’autres de ses classiques en style world music.

Début 89, il sillonne les Etats-Unis de part en part avec la revue africaine « Africa Oyé ». Puis entre le printemps et l’été, il est présent sur de nombreuses scènes de festival, dont celle du Printemps de Bourges en avril. Du 10 au 12 février 90, il s’installe trois jours au Théâtre de la Ville à Paris, puis il termine l’année 90 à Brazzaville, capitale du Congo, où est organisé pour lui une soirée de gala.

Au milieu des années 1990, il fait la connaissance de l’homme qui va donner un second souffle à sa carrière musicale, Peter Gabriel. Il assure la première partie de sa tournée américaine et européenne en 1993.

1995 à 2014 : Disque d’or et retour à Kinshasa

En 1995, l’album « Emotion » le révèle au rang des grandes figures de la world music : l’album est disque d’or aux États-Unis, avec plus de 500 000 exemplaires vendus.

Deux ans plus tard, Papa Wemba est déclaré meilleure vedette africaine aux Kora 1997.

Le 9 octobre 97 à la Cigale (Paris), il remonte sur scène au profit de la Croix-Rouge. Les bénéfices du spectacle doivent financer des projets sur le continent africain et en particulier, les programmes de lutte contre les mines antipersonnel. Ce concert marque également le lancement de la campagne « So-Why » destinée à encourager la tolérance interethnique. Cette campagne se traduit entre autres par la parution du disque enregistré par Papa Wemba et Youssou N’Dour quelques mois plus tôt.

Dernier enregistrement chez Realworld

« Molokaï », qui sort en juin 98, est le troisième album de Papa Wemba sur le label Realworld. L’artiste a bien compris que les goûts musicaux des occidentaux différaient de ceux des Africains. La production, laissée à John Leckie, est donc différente. On retrouve sur cet album des chansons anciennes, datant parfois d’une vingtaine d’années, mais rendues intemporelles par la voix si particulière de l’artiste qui applique ici la technique de chant que lui a apprise sa mère. Très autobiographique, « Molokai » (qui est aussi le nom de son groupe), est un bilan de sa carrière déjà longue.

En 99, Papa Wemba voit deux de ses titres (« Maria Valencia », « Le Voyageur ») choisis par le réalisateur italien Bernardo Bertolucci pour illustrer son dernier film, « Paradiso e inferno ». Il apparaît aussi sur l’album du collectif de Passi, Bisso Na Bisso.

Son contrat avec Realworld ayant pris fin, Papa Wemba est désormais libre de faire les choix artistiques qu’il veut. C’est ainsi qu’en cette année 99, sort l’album « M’zée fulangenge » (« le sage qui souffle le bonheur ») chez Musisoft. Ce disque est un savant mélange de soukouss évidemment, version pistes de danse et d’autres genres comme le zouk (« Martina B. »), la salsa (Tito Puente est un des invités du CD), etc. Papa Wemba s’essaie avec « Nzé » à un nouveau type de production qui permettrait d’allier le goût des Africains à celui des Occidentaux.

En 2000 l’artiste livre une série de concerts qui le mènent dans toutes les régions du monde. Juste avant d’enregistrer un nouvel album : « Bakala Dia Kuba » (« Un homme averti ») qui sort en décembre 2001. Alors qu’il fête ses trente ans de carrière, Papa Wemba concocte un album entre soukouss et musique latino, rumba congolaise et soul avec deux invités de marque que sont ses compatriotes Lokua Kanza et Ray Lema. Le disque est mis sur le marché français alors que l’artiste prépare un grand concert le 31 décembre au Palais Omnisports de Bercy à Paris. Il sera suivi d’un autre grand concert devant 12.000 personnes au stade des Martyrs de Kinshasa en juillet 2002.

Le 17 février 2003, Papa Wemba est interpellé à son domicile dans la banlieue parisienne par la police dans le cadre d’une enquête concernant son rôle présumé dans une filière d’immigration clandestine entre son pays, la RDC, et la France et la Belgique. La police de l’air et des frontières avait constaté en décembre 2001 que pour son grand concert de Bercy, 200 personnes s’étaient présentées à Roissy prétendant faire partie de ses musiciens et bénéficiant ainsi des facilités de visas accordées aux musiciens participant à des tournées internationales. Depuis lors, la police enquêtait sur les activités parallèles de Papa Wemba.

Après trois mois et demi de détention, le chanteur est enfin libéré. De son aveu même, son expérience carcérale a transformé sa conception de la vie, s’attachant ainsi beaucoup plus à la spiritualité. Dans le nouvel opus intitulé « Somo trop » qu’il sort en octobre, Papa Wemba raconte d’ailleurs dans la chanson « Numéro d’écrou » comment « Dieu est venu (lui) rendre visite » dans sa cellule.

Juin 2004, Papa Wemba foule de nouveau le sol de Kinshasa après un an et demi d’absence et enregistre plus tard l’album Kaka Yo avec le groupe Viva Tendance.

« Vieux Bokul », comme l’appellent parfois ses compatriotes, enregistre un duo avec le chanteur de r’n’b, Français d’origine congolaise, Singuila, sur la compilation « Dis l’heure 2 afro zouk » qui sort en juin 2005. Le mois suivant, il participe au Fespam à Brazzaville avant de donner au Trianon à Paris un concert intitulé « Papa Wemba intime ». Cette idée fonctionne si bien qu’il la développe en se produisant sous une forme totalement acoustique le 15 février 2006 au New Morning. L’enregistrement donne lieu à un album live qui porte le nom de la salle parisienne dans laquelle s’est déroulée cette soirée spéciale

En studio, il termine aussi « Nkunzi Nlele ». Paru en décembre 2006, ce disque passe relativement inaperçu mais le chanteur se remet aussitôt à la tache. Accompagné par Viva la Musica, dont les effectifs ont été remaniés en profondeur, il enregistre à Kinshasa des titres pour un prochain album qu’il part mixer à Paris. Il se produit aussi sur scène en Angola, en Tanzanie ou en Tunisie. Entre temps, le roi de la rumba est nommé ambassadeur de la lutte contre les mines anti-personnel, une cause qu’il avait commencé à défendre dix ans plus tôt.

2008 : « Kaka Yo »

Papa Wemba sort au printemps 2008, « Kaka Yo » avec Viva la musica. Il a regroupé autour de lui une quinzaine de jeunes artistes à qui il donne leur chance en les invitant à chanter sur cet opus collectif, rajeunissant par là même, les effectifs de Viva la Musica.

La jeune génération est aussi mise en avant sur l’album « Notre père », commercialisé en 2010, puisque la chanteuse congolaise Nathalie Makoma et la rappeuse ivoirienne Nash ont été invitées, tout comme la Française Ophélie Winter. Papa Wemba s’inspire aussi des anciens comme Leon Bukasa et Franco sur ce disque destiné d’abord au marché local sur le plan musical.

En parallèle, il choisit d’enregistrer un autre disque qui cible davantage son public international, mais la parution de ce second volet intitulé « Notre Père World » ou « Wembadio », auquel ont participé notamment le chanteur guinéen Sekouba Bambino et le guitariste Simon Diaz, est sans cesse repoussée.

Il faut dire que les projets se télescopent, car en 2011 le chanteur, passé en mai par le festival Mawazine au Maroc, se fait entendre sur un mini-album baptisé « Trait d’union », réalisé en toute discrétion, tandis qu’il donne une série de concerts dans son pays en compagnie de Nathalie Makoma et Nash, ou alors revient au mode acoustique qu’il affectionne particulièrement.

Lors de la visite du pape au Bénin en novembre, il est invité à jouer à Cotonou et termine l’année par des concerts au Togo et en Guinée équatoriale, avant de se rendre en 2012 au Gabon puis en Côte d’Ivoire. Peu de temps après avoir célébré les 35 ans de son groupe Viva la Musica à Kinshasa, il réagit aux troubles que connaît l’est de son pays avec la chanson « Mode d’emploi », qui dit « non à la balkanisation du Congo ». Et lorsque l’Union africaine fête ses 50 ans quelques mois plus tard, Papa Wemba prend part aux célébrations avec un concert à Addis-Abeba. L’année 2013 s’achève par un live au stade de Niamey, au Niger.

2014 : « Maître d’école »

En juin 2014, sort le double album « Maître d’école » pour lequel le chanteur sexagénaire explique avoir voulu endosser le costume de défenseur de la rumba, conviant pour des duos sa compatriote Barbara Kanam, la Malienne Nana Kouyaté ou encore JB Mpiana, valeur sûre de la scène congolaise.

Artiste complet, le sexagénaire présente son œuvre picturale au centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa du 26 mars au 6 avril 2015, révélant ainsi une nouvelle facette de son talent.

En juillet de la même année, il fait partie du jury de la 2e édition du Festival international de cinéma de Kinshasa.

Programmé en avril 2016 au Femua à Abidjan, Papa Wemba est victime d’un malaise alors qu’il se produit sur scène juste après 5h du matin le 24 avril, devant le public d’Anoumabo, un quartier d’Abidjan. Il meurt lors de son transfert à l’hôpital.

Discographie :

  • 1977 : Elou (Mabele Mokonzi)
  • 1980 : Franco prèsente Papa Wemba et l’Orchestre Viva La Musica à Paris
  • 1981 : Papa Wemba, le Jeune Premier
  • 1982 : Bilombe Bakutani (Trio N’Yo-Bi-We)
  • 1982 : Santa/Zea
  • 1983 : Mwana-Molokai
  • 1984 : Beloti (enr. 1980)
  • 1984 : Firenze
  • 1985 : Beau gosse ya Paris
  • 1985 : 8e Anniversaire
  • 1986 : L’Ésclave
  • 1987 : Love Kilawu
  • 1988 : Papa Wemba
  • 1988 : Papa Wemba (M’Fono Yami)
  • 1989 : Le Jour-J
  • 1990 : Mokili Ngele, le pas qui va, le pas qui revient
  • 1990 : Biloko Ya Moto
  • 1992 : Le Voyageur
  • 1994 : Foridoles
  • 1995 : Émotion
  • 1995 : Pole Position
  • 1996 : Wake Up (avec Koffi Olomide)
  • 1997 : Nouvelle Écriture
  • 1998 : Molokai
  • 1998 : Dans L’
  • 1999 : Mwana Matebu
  • 2000 : Fula Ngenge
  • 2001 : Bakala Dia Kuba
  • 2003 : Somo Trop
  • 2004 : Sans Rature (D.Milla, P.Wemba, K.Olomide, M.System)
  • 2008 : Kaka Yo
  • 2010 : Notre Père Rumba
  • 2014 : Maitre d’école
  • 2016 : De Génération en Génération

CHANSONS

  • Matabisi Wembadio(chez TP O.K. Jazz)
  • 1969 « Madrigal »
  • Fitona, Pauline (chez Zaiko Langa Langa)
  • Maguy, Mamie (chez Zaiko Langa Langa)
  • L’amoureux Decu, Khadi Ya Maman, Zina Zonga (Bibi Ya Rose) (chez Zaiko Langa Langa)
  • Mete la Verite, Chouchouna, Longombashi, Liwa Ya Somo, Walesa ya Bana (chez Zaiko Langa Langa)
  • Miyélélé/Omanga, Kambulu te Oyo (chez Zaiko Langa Langa)
  • AmazoneAinsi Va La Vie, Mobeso ya Zaire (Isifi Lokole)
  • Munoko ya Cavacha, Matembele Bangi, Lisuma ya Zazu, Mama Wali, Sankara (Yoka Lokole)
  • Suivant, Mere Supérieure, Ebale Mbonge, Mabele Mokonzi, Bokulaka, Soki Bango Te
  • Princesse ya Senza, Zonga Zonga, Muana Molokaï , Ekoti Ya Nzubé, Aïssa Na Zoé Version , Fleur Bétoko, Mwanango
  • 1978 : Anibo , Cherie Lipasa (avec Koffi Olomidé)
  • 1979 : Samaritain , « Ata Nkalé » et « Ndako Ya Ndélé » (avec Eménéya Djo Kester)
  • 1979 : Élu Sharufa, Ile De Gorée, Deception
  • 1979 : Levres RosesNgambo Moko (avec Rochereau et l’Afrisa)
  • 1979 : Telegramme (avec Simaro et l’OK Jazz)
  • 1980 : Eve Paradis
  • SignorinaAmena (duo avec Pepe Kalle),  » Loni  » Jeune Est-Ce Que Tu Sauras
  • 1980 : Mobembo Okendé Djamusket
  • ZéaMelina La ParisienneUfukutanuAnalengo [version originale]
  • EvenementRendre A CesarBato Ya Masuwaet Efeka Mandundu (avec Wendo)
  • 1982 : SantaMatebu Dido Senga  »  » Zéa Version « . album avec martin meissonier
  • 1983 : Rythm MolokaïFleur Betoko [autre version], Muana’ngo [autre version]Bukavu DawaEliana
  • Lomamie » avec le Clan Langa Langa
  • Proclamation , »Champs Elysées » (avec Stervos Niarcos),
  • 1984 : OziaEben , » Faux Diamant  » (avec Lita Bembo , Espérant et Bozi )
  • Arc de Triomphe
  • 1985 : Mfumu Yani (version originale)
  • 1985 :  » Fille De Sion « ,  » Maningo  » (Avec Maziya Leya)
  • 1985 : Destin ya Moto
  • 1985 : Beau Gosse ya Paris
  • Bana Viva Fungola Ngai Love Kilawu » , « Galilée Version »
  • 1986 : Au Japon (live)
  • 1986 : L’Esclave
  • Love Kilawu
  • 1987 : La Vie Est Belle
  • 1987 : Dernier Coup De Sifflet , Nostalgie Personnelle ,Chérie Adé ,Kinshasa Brazza (avec Stervos Niarcos)
  • M’fono Yami
  • : Siku ya Mungu
  • Biloko ya Moto-Adidas Kiesse ,Mokili- ngele
  • Le Voyageur (Real World)
  • Foridoles
  • Emotion (Real World )
  • Pôle Position
  • 1996 : Wake Up (duo avec Koffi Olomidé)
  • Nouvelle Écriture, album quatro langa langa
  • Molokaï (Real World )
  • 1998 : Nouvelle Écriture dans L, so why avec yousudu
  • 1998 : Ya Biso Moko avec Nouvelle Écriture
  • Fula Ngenge
  • 1999 : Muana Matebu
  • A La Une
  • Bakala Dia Kuba
  • Somo Trop
  • Muana Molokaï
  • Bazonkion
  • Bravo l’Artiste
  • Nkunzi Lele
  • Kaka yo
  • Notre Père (Rumba)
  • 2010 : Arrondissement de Modogo Gian Franco Feat Papa Wemba
  • Trait d’union (Rumba)
  • Maître d’école (Rumba na Rumba)
  • Forever de Génération en Génération en Featuring avec Sekouba Bambino , Nathalie Makoma , Mj 30 , Diamond Platnmz ,

DVD, VHS et clips

Honneur et distinctions

  • Kora du  » Meilleur Artiste Masculin d’Afrique » à l’édition de 1996.
  •  » Commandeur de l’Ordre national » de la Côte d’Ivoire. (Posthume)
  •  » Grand Officier dans l’Ordre national des héros nationaux Kabila- Lumumba  » (Posthume)

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