Guitariste, contrebassiste, auteur-compositeur et arrangeur (Congo RDC) Né le 1 juillet 1934 à Kinshasa, Roitelet, de son vrai nom Augustin Moniania, est originaire de l’ancienne province de Bandundu. L’artiste commence sa carrière comme guitariste à 16 ans dans la maison Opika où il évolua dans le groupe de Jimmy de l’Hawaïenne de 1951 à 1953, époque à laquelle il fit connaissance avec Tino Baroza.
C’est avec le soutient de Bill Alexandre qu’il commença à composer ses propres chansons dont « Imana ya Daring » et « Banga Imana », enregistrées avec Roger Izeidi et Franco au sein de la maison Cefa. Grâce à son talent d’auteur-compositeur, il produisit de nombreuses œuvres de qualité parmi lesquelles nous citerons « Boundouari », «Bayiza nkombo », « Henriette » et tant d’autres et connait très rapidement le succès.
En 1955, il décide de mettre de coté sa guitare pour jouer de la contrebasse et part aux Editions Loningisa où il démontre une nouvelle fois ces talents d’auteur-compositeur avec notamment les titres : « Chérie Margo », «Houlala Mopanze », « Banzanza »… Il côtoiera Luambo Franco, jeune guitariste du groupe Watam de Ebengo De Wayon ainsi que d’autres artistes (Essous Jean Serge, Saturnin Pandi, Dessoin,…) qui formeront plus tard l’orchestre OK Jazz.
Il se fait engager chez Esengo au début de l’année 1957 et cofondera avec Rossignol Lando, Essous Jean Serge, Saturnin Pandi,…l’orchestre Rock’ A Mambo et développe une grande complicité avec Tino Baroza qu’il inclura dans son orchestre Beguen Band.
Au début des années 60, Tino Baroza fait appel une nouvelle fois à Roitelet dans son orchestre Kin Cassonade, mais cette aventure se termine dès le début de 1961. En effet, Tino Baroza ainsi que son jeune frère Dicky Tshilumba font la même année le périple à Bruxelles avec le Grand Kallé.
Il se produit dans plusieurs dancing-bar durant toute sa carrière musicale en particulier « Chez Tshibangu », « Mbuma Elengi », et « Whisky à Gogo ».
Avec son tempérament frondeur, Roitelet s’est engagé très tôt dans des actions syndicales. Cela a commencé en 1956 chez la maison Loningisa, où il paralyse une journée d’enregistrement avec ses confrères afin de défendre au mieux leurs intérêts. Cela provoquera d’ailleurs son départ de la maison. Mais c’est surtout à partir de 1962 que l’action syndicale de Moniania prend forme, lorsqu’il devient Permanent du Syndicat des artistes musiciens du Congo. Ce syndicat coopère étroitement avec le S.N.T.C (Syndicat National des Travailleurs du Congo) dirigé par Alphonse Roger Khitima bin Ramazani.
En 1967, il poursuit ce combat au sein de la centrale unique l’U.N.T.ZA = Union Nationale des Travailleurs du Zaïre créer sous le régime du président Mobutu. En 1994, il continue son engagement au sein du Syndicat National des Artistes et Musiciens du Congo et y déploie sa grande force d’action et de mobilisation jusqu’à sa mort survenue le 8 novembre 2014 à Kinshasa.
KK