IL Y A 50 ANS JOUR POUR JOUR… décédait Prosper Mandrandele Tanzi, Directeur du Bureau Politique du MPR. Il avait alors 40 ans.
Il y a des hommes politiques dont on se dit qu’ils ne sont pas passés loin d’un grand destin et dont on regrette parfois que cela n’ait pas été le cas. Prosper Mandrandele Tanzi est peut-être passé à côté d’un destin national, n’eut a été sa mort précoce.
Madrandele Tanzi était un talent intellectuel doté d’un esprit admirablement organisé et d’une clarté impressionnante de vigueur et d’exigence. Il aurait pu être le dauphin ou faire un adversaire redoutable face au Président Mobutu. Il était le véritable vice-président.
Prosper Mandrendele Tanzi était le directeur du bureau politique du MPR (Parti-Etat). Il était le numéro deux : après Mobutu, c’était lui (l’équivalent du Premier ministre). Le président Mobutu l’appréciait beaucoup et avait vu tôt en lui l’un des espoirs du Zaïre, il le confiait d’ailleurs en privé.
C’était l’intellectuel lanceurs d’idées, trentenaire brillantissime, il s’est imposé dans l’entourage et le sillage proche du président. Il est né le 30 mars 1933 à Watsa dans la province du Haut-Zaire Cet ancien séminariste gravira tous les échelons du pouvoir.
Quand il passait à la télévision, c’était pour annoncer les décisions qui engageaient la vie des zaïrois. C’est lui qui avait annoncé une série de mesures pour se détacher de tout ce qui rappelait l’Occident et sa domination : le changement du drapeau, de l’hymne national, l’interdiction du port des costumes, de la cravate, de la perruque, du pantalon pour les femmes et des prénoms occidentaux.
Vers les années 1972-1974, le président Mobutu avait des rapports conflictuels avec l’Eglise catholique. En guise de réconciliation, un dîner officiel avait été organisé entre l’État zaïrois et les autorités religieuses, à Lubumbashi.
La légende populaire a laissé entendre que sa mort fut provoquée par l’absorption d’un poison destiné au Cardinal Malula. Il se dit que le Cardinal aurait été averti de l’empoisonnement et demanda d’échanger les assiettes. Il prit l’assiette de Mobutu et lui remit la sienne. Le président Mobutu aurait alors glissé l’assiette empoisonnée à Mandrandele. Personne aujourd’hui ne peut affirmer cette rumeur.
Adapté du texte de Jeanclaude Mombong