Le Mystère Rita Tshianda : Entre rumeur de décès au seuil de l’Autel et réalité insaisissable

Une histoire aussi tragique qu’intrigante  secoue actuellement les réseaux sociaux congolais : celle de Rita Tshianda, une jeune femme qui serait décédée le jour même de son mariage avec Mardoche Kanyinda. Alors que l’invitation au mariage circulait, annonçant une union célébrée en grande pompe, la nouvelle funeste s’est répandue comme une traînée de poudre, suscitant une vague d’émotion et d’interrogations.

Cependant, au-delà du drame apparent, une série de zones d’ombre et d’incohérences jette un voile de suspicion sur la véracité de cet événement.

 

L’Annonce d’une tragédie et le silence assourdissant

 

Tout a commencé avec la diffusion d’une invitation de mariage élégante, promettant une célébration joyeuse. Puis, la rumeur a enflé, principalement relayée par une amie proche présumée de la mariée, une certaine « Anabelle » sur Facebook. Selon les publications, Rita Tshianda aurait succombé à un malheur soudain le jour de ses noces, transformant une journée de fête en un deuil national sur la toile.

Pourtant, cette annonce est frappante par son manque de détails cruciaux. Aucune cause officielle du décès n’a été communiquée. Le nom de l’hôpital où elle aurait été transportée ou constatée morte reste inconnu. Plus troublant encore, ni la famille de la défunte présumée, ni celle du marié, Mardoche Kanyinda, n’a publié de communiqué officiel pour confirmer ou infirmer la nouvelle. Ce silence est d’autant plus étrange que de tels événements tragiques font généralement l’objet de communications familiales, ne serait-ce que pour annoncer les dispositions funéraires.

 

Des Identités numériques fantômes

 

L’enquête sur l’existence numérique des protagonistes ne fait qu’épaissir le mystère. Rita Tshianda et Mardoche Kanyinda sont totalement absents des réseaux sociaux populaires comme Facebook, Instagram ou TikTok, à l’exception notable de LinkedIn pour Rita. Et même là, la piste se dédouble étrangement :

 * Un premier profil, sans photo, mentionne une étudiante en sciences biomédicales à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), diplômée en 2022, mais ne compte aucun abonné.

 

 * Un second profil, également à son nom, fait état d’un diplôme obtenu en 2018 à l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM) de Kinshasa.

 

Cette dualité de profils, peu actifs et peu connectés, est atypique pour une jeune femme de sa génération et soulève des questions sur son identité réelle. S’agit-il de la même personne ? L’une de ces identités est-elle fausse ?

 

Expertise et analyse d’une mort suspecte

 

Face à ces éléments, plusieurs hypothèses peuvent être envisagées, allant du drame réel à la pure fabrication.

 

L’hypothèse d’une fausse nouvelle (canular) est la plus plausible. L’absence totale de sources vérifiables et officielles est le principal indicateur. À l’ère numérique, un événement d’une telle ampleur, impliquant deux familles, laisserait inévitablement des traces tangibles : témoignages multiples, avis de décès, reportages de médias locaux, etc. Or, ici, tout repose sur une seule source non vérifiée sur les réseaux sociaux. La création d’une histoire virale, jouant sur l’émotion collective, est une pratique courante sur internet, souvent dans le but de générer du buzz ou pour des raisons plus obscures.

Les incohérences des profils LinkedIn renforcent cette suspicion. Il pourrait s’agir de profils créés de toutes pièces pour donner une consistance au personnage de « Rita Tshianda » ou de l’usurpation d’identités existantes mais dormantes.

 

Si l’événement était vrai, le silence des familles serait extrêmement inhabituel. Une telle discrétion pourrait s’expliquer par une volonté de vivre leur deuil dans la plus stricte intimité, loin du tumulte des réseaux sociaux. Cependant, même dans ce cas, il est rare qu’absolument aucune information ne fuite par des canaux plus traditionnels (communiqué funéraire, témoignage d’un proche, etc.).

 

En conclusion, bien que l’histoire du décès de Rita Tshianda le jour de son mariage soit poignante, elle porte toutes les marques d’une rumeur infondée, voire d’un canular. L’absence criante de preuves tangibles, le silence des familles et les identités numériques floues sont autant de « drapeaux rouges » qui incitent à la plus grande prudence. Tant qu’une source crédible et vérifiable – un communiqué familial, un article de presse fiable ou une déclaration officielle – ne viendra pas confirmer ce drame, le mystère de Rita Tshianda restera entier, flottant dans les limbes du folklore numérique congolais.

 

Splendide Nsamba

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