L’auteur de l’hymne le Bûcheron, « Ayé Africa, Eh eh africa, Oh liberté (Lipanda) », Franklin Boukaka, Né en 1940 du même mois à Brazzaville et mort le 22 février 1972 à Brazzaville à l’âge de 32 ans.
Fils d’un ancien musicien Aubin Boukaka de l’ensemble musical « La Gaieté » et d’une mère chanteuse-animatrice des veillées mortuaires et des fêtes de réjouissances populaires, Yvonne Ntsatouabaka, Ainé de huit enfants dont 3 garçons et 5 filles, il a fréquenté l’école laïque de Bacongo (actuelle Joseph Nkeoua). Il rate l’école militaire général Leclerc et se retrouve aussitôt après au petit séminaire de Mbamou qu’il suspend à mi-chemin avant d’atterrir à Ngoma –Tsétsé puis terminer ses études à Brazzaville.
La carrière musicale de Franklin commence en 1955 lorsqu’ il fait ses premiers pas dans le groupe « SEXY JAZZ » fondé par Miguel Samba, Siscala Mouanga et Aubert Nganga. En 1957, alors que Miguel Samba et Siscala Mouanga intègrent l’orchestre Cercul Jazz, Franklin, lui choisit le groupe « Sympathic Jazz » et participe à la tournée que fait cet ensemble au Cabinda et à Léopoldville. Mais, il n’y reste pas longtemps, car à Léopoldville, Franklin Boukaka, Michel Boyibanda et Jean Mokuna « Baguin » qui disposait d’un petit équipement musical, forment l’orchestre NEGRO BAND.
Franklin Boukaka n’y passe que quelques mois, avant de se joindre au clarinettiste Edo Clary Lutula, Jeannot Bobenga, Tabu Ley, Mutshipule « Casino », André Kambite « Damoiseau », Papa Bouanga, Charles Kibonge, et autres au sein de l’orchestre JAZZ AFRICAIN qui a le mérite d’exploiter merveilleusement les toutes premières et belles compositions de Tabu Ley : « Mwana mawa », « Catalina cha cha et « Marie José »
1959, Le JAZZ AFRICAN est en déroute et perd tous ses musiciens, c’est la dislocation. Jeannot Bobenga, Franklin Boukaka et l’ensemble des musiciens de l’ancien Jazz Africain, à l’exception de Tabu Ley créent le VOX AFRICA.
Franklin Boukaka et Jeannot Bobenga vocalisent sur des thèmes qui manquent souvent au firmament de la Rumba. 1959 ne s’achèvera pas, quand Franklin Boukaka va devoir dire adieu à Kinshasa pour intégrer le Cercul Jazz. Une légende. Et qui à la vie dure. Plusieurs années après l’effritement de ce qui fut l’un des plus beaux de la Rumba ; Franklin Boukaka opte pour un groupe simplifié, le groupe « Les SANZAS » avec l’accompagnement de trois sansistes avec lesquels il exploite son talent et sert à ses admirateurs, les mélodies de la rumba, du cha cha cha, Boucher, Jazz, Zebola et Boléro.
C’est le début d’une carrière internationale à travers le monde et une production phonographique qui expose la nouvelle direction choisie par le groupe : celle d’une variété des rythmes, alimentée par le bon gros « boucher » qui rend cette musique dansable.
L’artiste musicien poète chantait pour l’unité africaine et dénonçait la mauvaise gestion, la politique de certains dirigeants africains. Son dernier disque de 33 tours « Le Bûcheron », réalisé avec Manu Dibango, peint la douleur du bas peuple et exprime son amertume. Ses chants rendent jusqu’aujourd’hui les politiques mal à l’aise. Les thèmes abordés dans l’une de ses chansons sont toujours d’actualité.
La musique de Franklin Boukaka éveille sans cesse la conscience des peuples africains et nourrit paisiblement leurs âmes. L’artiste partage à travers sa musique et ses textes son idéal d’un Congo libre, épanoui et d’une Afrique unifiée.
Franklin Boukaka était nationaliste et panafricaniste, il rend dans sa chanson « les immortels » un grand hommage aux martyrs du combat contre le colonialisme
« Oh O Mehdi Ben Barka. Mehdi nzela na yo ya bato nyonso, Mehdi nzela na yo ya Lumumba, Mehdi nzela na yo ya Che Guevara, Mehdi nzela na yo ya Malcolm X, Mehdi nzela na yo ya Um Nyobé, Mehdi nzela na yo ya Felix Moumié, Mehdi nzela na yo ya Nguyen Van Choi, Mehdi nzela na yo ya Tsoroki, Mehdi nzela na yo ya Camilo CienFuegos, Mehdi nzela na yo ya Hoji Ya Henda, Mehdi nzela na yo ya Camilo Torres, Mehdi nzela na yo ya Abdel Kader, Mehdi nzela na yo ya Coulibaly, Mehdi nzela na yo ya André Matsoua, Mehdi nzela na yo ya Simon Kimbangu, Mehdi nzela na yo ya Albert Luthuli, Mehdi nzela na yo ya Boganda, Oh oh ya Tiers-monde, Oh oh ya libération ya ba peuple », refrain tiré des immortels .
Entre autres compositions de Franklin Boukaka, Nakoki, Carolina, les Brazzavilloises, passi na komona, Luzolo, Mwanga, Pont sur le Congo, Ata ozali, Etumba, Likambo Oyo, etc. Chanteur, guitariste et auteur-compositeur congolais, Franklin Boukaka est spécialiste de la rumba et du soukous.
L’évènement sera organisé en partenariat avec le ministère de la Culture et des Arts, avec la participation musicale des artistes musiciens comme, Zao, Liz Babindamana, Egige Lenguis, Alban Kodia, l’orchestre symphonique kimbanguiste, Fidèle Mpassi et Clotaire Kimbolo.
Des témoignages vidéos seront également enregistrés de l’étranger dont la diffusion est prévue à partir du 24 octobre sur les télévisions et radios nationales.
Il y a lieu de supposer que l’engagement révolutionnaire de Franklin Boukaka a été certainement au centre des sévices qui ont entrainé sa mort dans la nuit du 23 au 24 Février 1972. Ses chansons dérangeaient.
Rosalie Bindika