Deux versions diffèrent sur les circonstances du décès ce jeune homme de 16 ans entre ceux qui accusent le député et la ligne de défense du député présentée au président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso.
Le mercredi 24 mars en début de soirée, Exaucé Tazi, 16 ans, a été fauché par un garde du corps du député national Florent Lebe Mupiya, au quartier Kimbangu I dans la commune de Kalamu. Pourquoi ce policier, prénommé Luc, a-t-il tiré sur cet adolescent ?
La version rapportée par le site Bosolo.cd laisse croire que c’est intentionnellement que Luc a tiré sur Exaucé. « Ce dernier s’amusait avec ses amis sur l’avenue, sous une petite pluie, lorsque le véhicule du député est arrivé et a klaxonné pour demander à ces derniers de dégager la route. Les adolescents n’ayant pas réagi tout de suite, le policier connu sous le nom de Luc est descendu du véhicule arme à la main. Les amis d’Exaucé plus rapides se sont enfuis et la victime est restée. Il s’est mis à genou pour demander pardon au député Lebe qui aurait même baissé sa vitre pendant 2 secondes. Et brusquement le policier a chargé son arme, chose qui a fait peur à l’adolescent qui s’est levé pour courir. Et c’est en ce moment-là que le policier lui a tiré une balle dans le dos », rapporte Bosolo.cd.
Et de renchérir : « Les habitants de l’avenue entendant le bruit, sont vite sortis et ont trouvé ce jeune calme et courtois, par terre en train de perdre la vie. Transporté dans un petit hôpital à proximité de la scène du crime, Exaucé va perdre la vie quelques minutes après. Après cela, les jeunes du quartier se sont rendus chez le député Lebe habitant lui aussi le quartier, et c’est le fameux policier qui ouvre la porte. Et lorsqu’on lui annonce que celui sur qui il vient de tirer est mort, il s’est mis à trembler fermant tout de suite le portail pour s’échapper par l’arrière ».
De son côté, s’il ne nie pas que la balle qui a coûté la vie à cet adolescent soit celle de son garde du corps, le député Lebe regrette un incident malheureux intervenu dans le cadre de ce qu’on pourrait considérer comme une légitime défense.
« J’ai été l’objet d’attaques des jets de pierre et d’autres objets par des inciviques non identifiés dans une courbure loin de chez moi, sous la pluie. Vitre de devant touché par des projectiles et alentours de la jeep. Devant ces embuscade et panique, le policier a eu à tirer pour les disperser et que nous sortions de cet embarras », se justifie ce député FCC dans une lettre envoyée au président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso.
Pour l’élu de la Funa, c’est « par mégarde » que l’un de ceux qu’il qualifie d’inciviques « serait touché et emporté par ses amis semble-t-il jusqu’à trouver la mort à l’hôpital du camp Kokolo sans que nous le sachions ».
« C’est alors que plus ou moins 50 minutes après mon arrivée à la résidence que ma maison sera l’objet des attaques par des personnes non identifiées criant dehors que mon policier a eu à tuer une personne. Cet incident malheureux m’a fortement touché », ajoute le député.
Depuis, apprend-ton, sa maison est sécurisée par la police dépêchée par le bourgmestre de Kalamu. Lui et son policier seraient invisibles dans le quartier.
Cet évènement rappelle celui du 30 octobre 2019 au centre hospitalier Vijana de Lingwala quand un des gardes du corps du ministre provincial de l’Intérieur, Doly Makambo, avait tiré et tué Belvis Nkuku Ilo, administrateur gestionnaire du centre qui s’interposait à la spoliation d’une partie du terrain de cette structure sanitaire. La Haute Cour militaire avait alors condamné Dolly Makambo à 10 ans de servitude pénale principale pour « incitation à commettre un acte contraire au devoir et à la discipline ».
Socrate Nsimba/Digitalcongo