Née Pierre Evariste Dieudonné MANDJEKU LENGO, dit Dizzy MANDJEKU à Léopoldville, actuellement Kinshasa, le 20 août 1946.
Deuxième d’une famille dont le père est médecin, Dizzy Mandjeku a développé sa passion de la guitare de par son frère aîné, Maurice Mandjeku, alors que la famille était mutée à Mbandaka où il a grandi. Sa mère, chanteuse dans une chorale, éduque ses enfants en chantant jusqu’à son divorce. Son père, médecin, qui prendra en charge l’éducation du jeune Pierre, est un ami d’Henri Bowane.

A seize ans, en 1964, Pierre et Maurice Mandjeku, frères se mettent à créer des orchestres qui ne font pas long feu, tel African Bluz, City Rock, Kossa Kossa. Ayant pour idole le guitariste docteur Nico, Il sent alors l’importance de se perfectionner en guitare et s’inscrit dans un cours accéléré auprès d’un professeur Belge du nom de Marcel Vam Bruystegem. La passion du jazz, son ardeur sur scène, amène le jeune guitariste influencé par Wes Montgomery, Django Reinhardt et Raymond Brainck à prendre le surnom de « Dizzy ».
Après ses études humanitaires, il arrive à Kinshasa afin de poursuivre ses études à l’université de Lovanium en Sciences économiques et se fait engager comme fonctionnaire à la Banque Centrale de Kinshasa chargé de la stabilité de la monnaie.
Plus forte que lui, sa passion de la musique l’emporte et il décide de rejoindre l’orchestre ‘‘Konga Succès’’ de Johny Bokelo, avant de monter un autre groupe, ‘‘Festival de Maquisards’’ avec le concours de Sam Mangwana, Danliest, Lokombe Camile et Diana. Au départ, Denis Iloson était le chef de file de cet ensemble musical qui était soutenu par un politicien. Malheureusement, l’orchestre se dissout, après l’arrestation d’Iloson, lors d’une tournée dans le Kasaï.
De retour dans la capitale, Dizzy rejoint en 1974 l’Afrisa International de Tabu Ley Rochereau. Malheureusement, son passage ne résoudra pas ses attentes car, lors d’une tournée à Abidjan, Dizzy, Denis Lokasa ya Mbongo, le Batiste Philo Kola, Sam Mangwana et Rigo Moya décident de se séparer avec leur leader Rochereau et, ensemble, atterrissent à Kinshasa. Aussitôt arrivés en 1978, ils réforment l’African All Stars avec le soutien de Verckys Kiamwangana.

Il devient en 1983 directeur artistique de la prestigieuse maison de disques Vévé, l’« empire » initié par Verckys.
Il va intégrer en 1986 l’orchestre dOk Jazz de Lwambo Makiadi, au sein duquel MANDJEKU a joué pendant longtemps le rôle du guitariste idéal et Chef d’orchestre jusqu’à la disparition de celui-ci en 1989 et décide alors de moderniser sa vision d’exploiter son talent. Il fut le premier guitariste soliste de l’orchestre qui représente (avec l’OK Jazz) le Zaïre de Mobutu à la deuxième édition du Festival international des arts nègres, le FESTAC, à Lagos en 1977.
L’histoire retiendra que Dizzy est l’un des rares artistes qui a réussi à marquer ses traces indélébiles dans le style «Odemba» de Grand Maître Franco ou encore «Fiesta» du Seigneur Ley, deux grandes écoles références de la musique congolaise moderne.
Actuellement, il est président de son propre orchestre appelé Odemba All Star. Il a été invité en 2013 par Stromae à jouer dans « Papaoutai » « Je ne connaissais pas personnellement Stromae. J’avais vu à la télévision son clip « Alors on danse », que j’appréciais. Un jour j’ai reçu un appel, et il me dit : “Dizzy, c’est moi. Je voudrais te faire intervenir sur un morceau, je veux mettre de la rumba là-dedans”. Il est venu me chercher, j’ai fait quatre, cinq lignes de guitare. Son producteur a fait la sauce. On a signé le contrat et je suis devenu co-auteur de la chanson. »
Ill rentre à Kinshasa en 2016 sur invitation du Gouvernement, pour être décoré avec trois médailles par la Chancellerie de l’Ordre National au titre de mérite des Arts et Lettres.
Pour nombreux, il restera une légende de la guitare ; grand maitre de la guitare rumba parmi ceux-là dont les noms ont été panthéonisés dans les annales de l’histoire de la musique africaine.
Avec https://pan-african-music.com/ et laprospéritonline