Autobiographie de Mose Se Sengo Ferdinand, alias Fan fan

D’abord je suis né à Kinshsas jadis Léopolville, capitale de la République Démocratique du Congo où j’ai passé mon enfance et mes études avant d’entamer ma carrière de musicien indépendant en 1961.

Je jouais dans des petits groupes musicaux qui, à l’époque se disloquaient très vite. Je peux citer le Micra Jazz avec Raymond Taglain après le départ de Simaro Lutumba pour le Kongo Jazz. Ce groupe m’a fait traverser pour la première fois la frontière pour m’établir à Brazzaville et je jouais au bar de Jean Bakekolo à Mongali à côté du cinéma ABC 1961.

Cela n’était que pour un temps très court car le propriétaire des instruments qui était Congo Bar de Kinshasa était venu récupérer ses instruments. Ceux qui dirigeaient l’orchestre nous avaient abandonnés á Brazzaville auprès de Mr Bakekolo qui nous avait promis des instruments qui devaient venir de France. Mais avec le temps qui passait les musiciens commençaient à disparaitre un à un. Enfin de compte, je me suis retrouvé seul pour retourner à Léopoldville.

A l’époque j’étais guitariste accompagnateur et mon ami Picallo était le guitariste soliste qui se fait engager dans le Viviane Mambo de Phil Philo. Comme celui-ci avait des problèmes pour s’adapter avec Mofranc qui était l’accompagnateur de Viviane Mambo. L’orchestre en changeant le nom est devenu Jazz Babalou qui a envoyé quelqu’un pour venir me chercher.

J’étais encore très jeune et à l’âge où je pouvais encore continuer mes études. Ma mère refusa de me laisser partir rejoindre l’orchestre Jazz Babalou qui était établi à Boma.

Finalement, un plan a été monté par mon ami Hypolite Mbaki avec le propriétaire du bar Maison Mère de Boma. Hypolite était venu á Kinshasa pour essayer de convaincre ma mère lui disant que le propriétaire de la Maison mère allait prendre en charge mes études et me faire inscrire á la Colonie scolaire de Boma. Ma mère n’a pas hésité à me laisser partir. Ce plan était monté pour que je puisse seulement rejoindre la ville de Boma et intégrer l’orchestre Viviane Mambo qui était devenu “Jazz Babalou” et qui avait signé un contrat avec la Maison Mère de Boma 1962.

Après six mois de participation dans l’orchestre Jazz Babalou, le propriétaire a résilié le contrat avec Jazz Babalou et nous demandent à moi et à Hypolite Mbaki de créer notre groupe que nous avions appelé

 Richem Jazz dans lequel je suis resté de 1962 à 1964 avant de rejoindre Kinshasa via Pointe Noire ou j’ai joué avec Pierre Rassin le vibraphoniste de Jazz qui avait un Night-club a Pointe Noire. A la fin de l’année 1964 j’ai regagné alors Kinshasa ma ville natale via Brazzaville.

En 1965, j’ai intégré l’orchestre Jazz Baron créé par le Baron Manoka où j’ai joué avec les musiciens comme Dit Faustin, Mbole Tambwe, Tejos j’y étais rejoint par Michelino Mavatiku, Marcelo Bamba, Masassy le saxophoniste etc…

A mon retour à Kinshasa, la vie musicale avait complétement changé. Presque tous mes copains musiciens avaient intégré des groupes qui jouaient de la musique de jazz dans les boites de nuit de Kinshasa. J’ai alors travaillé d’abord comme caissier à la Banque Belge qui existe encore à Kinshasa. Cela n’a pas été pour longtemps. Edo Clary qui travaillait à la Poste est qui jouait dans la boite de nuit à côté du ciné RAC était venu me chercher pour l’accompagner dans une boite de nuit avec laquelle il avait signé un contrat, ceci n’a pas duré mais ça m’a aidé à préparer mon répertoire de jazz.

Les changements qui intervenaient fréquemment dans la vie des musiciens, ont fait qu’en 1966 c’était au tour de l’orchestre “Révolution” avec Mulamba Mujos. Jean Musi Kwamy, Armando Brazzos, Musekiwa Isaac et Tshamala Picollo et d’autres membres qui avaient quitté l’OK Jazz étaient venus me chercher pour faire partie de l’orchestre « Révolution ».

Avec l’orchestre « Révolution » nous avions fait des tournées dans tout le Congo: Kinshasa, Matadi, Mbandaka, Lubumbashi Goma avant de nous rendre à Bruxelles via Paris. Au retour á Kinshasa l’orchestre “Révolution” était complètement disloqué sans une autre forme.

Vers la fin de l’année 1967, certains musiciens de l’OK Jazz, à savoir Verckys Kiamuangana, Simaro Lutumba,Youlou Mabiala, Bisthoumanou Francis Lola Camile Checain, Dessoin Bosuma et Simon Moke étaient venus me chercher pour les accompagner dans un enregistrement clandestin. Pour la première fois nous avions enregistré le Zong Zing la chanson suivante “ Na ko koma mokristu” de Simaro ainsi que d’autres chansons de Youlou, et Francis Bisthou qui faisaient partie du groupe monté par Verchys et Simaro, j’étais inclus dans le groupe comme guitariste soliste.


Comme Franco était parti en voyage en Europe, Il a laissé l’orchestre OK Jazz à la disposition de Verckys qui était le chef d’orchestre. Celui-ci prit comme soliste Bavon Marie Marie qui était dans le “Negro Succés,” avec Bolhem, cela n’avait pas marché pour Bavon parce qu’il devait jouer en même temps dans l’OK Jazz et dans le Négro-Succés.

Ce n’était vraiment pas possible pour lui de le faire régulièrement jusqu’au retour de Franco. Alors les musiciens m’ont demandé de les accompagner pour le reste des concerts qu’ils avaient avant le départ de Verckys en Belgique pour suivre Franco.

Franco à son retour m’intégra directement dans l’OK Jazz comme deuxième soliste, c’était au mois d’Octobre 1967. Je suis resté dans l’OK jazz jusqu’en 1973 comme deuxième guitariste soliste à coté de Franco où j’ai bien joué mon rôle que ce soit dans les concerts ou les enregistrements. Quelques chansons de l’époque dans l’OK Jazz étaient jouées par moi.

En 1973, àá l’ouverture de la foire internationale de Kinshasa il s’est produit un incident, le bassiste Francis Bisthou s’est disputé avec le grand maîre Franco à propos des droits de vente sur la chanson “Infidélité Mado” Il a été révoqué de l’orchestre.

Pour protester contre la révocation de Bisthou, Youlou qui était son compatriote, était venu me voir comme j’étais nommé sous-chef de l’orchestre pour qu’on soutienne Bisthou. Me sentant obligé de le faire, je suis allé voir Franco pour en parler, cela n’a pas marché car Franco était très fâché contre Bisthou et il n’avait pas apprécié mon intervention.

Plus tard, Youlou était venu me voir accompagné de Kizenga de son vrai nom (Basthi Jean Pierre), celui-ci jouait le double jeu du côté de Vicky Longomba et nous. Ils sont passés directement chez Vickys Longomba prendre contact pour que nous intégrions son orchestra Lovy du Zaire, tout ça avec la manipulation de Kizenga et sans accord préalable entre nous. Youlou était vraiment traumatisé je ne sais pas pourquoi. Ainsi nous nous sommes retrouvés dans Lovy du Zaire accompagnés de Diatho Lukoki.

La sortie de la chanson “Mandefu na mandefu” par Franco m’avait vraiment surpris. Selon les paroles de cette chanson, c’était comme si c’était moi le metteur en scène de cette opération alors que j’étais innocent et je voulais simplement supporter mes amis qui avaient les problèmes de logement à Kinshasa.

Finalement, j’ai décidé de quitter Lovy du Zaire, suivi par Youlou pour monter notre groupe “Somo-Somo” . Le premier à nous rejoindre était Kwamy Musi suivi de Francis Bisthou qui était resté dans Lovy du Zaire. Comme il était difficile pour nous d’avoir des instruments, il a été chaque fois difficile pour nous de nous produire en public. Au même moment, Youlou avait fait un accident de circulation sur l’avenue Bongolo, il roulait dans le sens unique. N’ayant pas le permis de conduire et par crainte d’’être arrêté par la police, Youlou a couru directement chez Franco pour qu’il le protégé. Peu après la nouvelle s’est répandue que Youlou avait réintégré l’OK Jazz, cela m’avait complétement découragé et j’ai décidé de quitter le Congo mon pays natal.

Je suis alors parti à Lubumbashi où j’ai rencontré le grand Kallé (Joseph Kabasele) alors président de la Soneca qui était allé installer le bureau de la Soneca au Katanga. Il m’a proposé de rester á Lubumbashi pour m’occuper de la boite de nuit “Makutano” qu’il venait d’acheter, mais je lui est demandé de m’aider d’abord à trouver un laisser- passer tenant lieu de passeport à l’immigration. Finalement en 1976 je me suis rendu en Zambia, à Lusaka via Ndola où j’avais signé un contrat avec Chris Funitures qui voulait monter un studio d’enregistrement.

Le contrat m’avait obligé de rester en Zambie pendant 7 mois. Vers 1977, j’ai immigré en Tanzanie ou j’avais participé à plusieurs activités musicales à l’Hôtel New Africa, De là, je me suis uni à l’orchestre Makassy. Finalement j’avais joué Presque dans tous les orchestres à savoir Maquis du ZaireSafari Sound etc.. avant de créer l’orchestre Matimila. Vers les années 1980 mes chansons enregistrées en Tanzanie et Kenya m’avaient apporté beaucoup de succés dans l’Est Afrique jusqu’en la Grande Bretagne spécialement à Londres.
Avec mon contrat d’enregistrent signe avec AIT records (Kenya) j’étais établi à Nairobi pour reformer mon orchestre Somo-Somo mais ça n’a pas duré longtemps. En 1982 je suis venu en Grande Bretagne avec un groupe de musiciens Anglais, le groupe s’est disloqué. Alors j’ai remonté encore mon groupe “Somo-Somo” cette fois ci avec des musiciens Anglais.

Le 02.08.2014.

Voila lokola sikasika oyo na zali ko mibongisa po na mbula ezali koya na kozala na tourné molayi na ba leki na ngai pe na zali kosala yonso po na yanola bino esika na sukelaki na mayebisi na ngai kasi bo pesa ngai mua tango po na zali ko boujer mua mingi po na silisa programme na ngai ya mbula oyo.

Fanfan Mose. Le 27.08.2014

Fanfan Mose est décédé le 3 mai 2019 à Nairobi.

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