Biographie de Simon Kimbangu

Simon Kimbangu est né le 12 septembre 1889 à Nkamba, à 12 kilomètre de Ngombe Lutete où il fait ses études, district de Cataractes, province du Kongo  Central en République démocratique du Congo. Son père Kuyela et de sa mère Luezi qui durant sa grossesse un missionnaire blanc lui aurait dit que son fils sera appelé à des grandes choses.

Simon dont sa maman mourût alors qu’il était encore bébé fut élevé par sa tante maternelle Kinzembo.  Il fut un des précurseurs des mouvements spirituels africains à vocation chrétienne. Il fut baptisé dans la rivière « Tombe » par la Baptist Missionary Society de Ngombe Lutete le 04 juillet 1915, formé pour devenir catéchiste. Après son baptême, il va épouser maman Muilu, toujours la même année.

En 1919, il part à Léopoldville dans l’espoir d’y trouver du travail. Ouvrier dans les Huileries du Congo belge, il est en contact avec des militants américains anticolonialistes. De retour dans son village natal de Nkamba en avril 1921, il commence à prêcher le Royaume de Dieu et l’observance de la monogamie. Il se rend chez une femme nommée Kintondo, dont il entend dire qu’elle est gravement malade et il l’aurait guérie par imposition des mains. Au cours des semaines suivantes, il aurait guéri plusieurs personnes, il est alors surnommé « Ngunza » qui signifie prophète en Kikongo.

Les nouvelles des guérisons se répandent et attirent beaucoup de monde à Nkamba, ce qui alarme les autorités coloniales, en l’occurrence Léon Morel (en), commissaire de district.

Le 6 juin 1921, à la tête d’une colonne de la Force publique, il se rend à Nkamba en vue d’appréhender Simon Kimbangu. La tentative échoue et Kimbangu parvient à s’enfuir. Néanmoins, plusieurs dirigeants du mouvement sont arrêtés et emmenés à Thysville. Les soldats de Morel ayant tiré à balles réelles, on relève un mort et plusieurs blessés.

En septembre 1921, Kimbangu se rend spontanément aux autorités coloniales. Celles-ci le traduisent devant un conseil de guerre. Ce procès s’appuie sur « un acte d’accusation faussé, une procédure arbitraire » selon le Centre de recherche et d’information socio-politiques.

Au bout de trois jours, il est condamné à mort à la suite d’un jugement qui cite les propos de Simon Kimbangu indiquant que « la colonisation allait finir et devait finir » dipanda dianzole (deuxième indépendance en kikongo)  et la reconstitution du royaume Kongo. Le Roi Albert Ier décide de commuer sa peine en détention à perpétuité. Les autorités coloniales transfèrent Kimbangu à la prison d’Élisabethville, actuellement Lubumbashi dans la province du Haut Katanga. Il y reste enfermé jusqu’à sa mort le 12 octobre 1951.

Les autorités coloniales tentent de briser son mouvement, notamment en reléguant ses principaux disciples dans d’autres régions du pays.

Mais son souvenir reste vivace : dès 1921, divers mouvements religieux se réclament de Kimbangu et de son enseignement. Ces sectes et mouvements messianiques partagent un même fonds de croyances, où le culte des ancêtres voisine avec l’héritage biblique et baptiste. Simon y est tantôt le simple prophète de Jésus pour les Noirs, tantôt le nouveau Messie noir supplantant le Christ blanc des colons. Après trente-cinq ans de persécutions et de clandestinité, le kimbanguisme sort de l’ombre sous l’influence des fils de Simon.

À la veille de l’indépendance du Congo belge (1960), la branche « officielle » devient l’Église de Jésus-Christ sur la terre selon Simon Kimbangu (E.J.C.S.K.), se structure et grandit, regroupant plusieurs centaines de milliers de fidèles au Congo-belge et dans la région de Brazzaville (république du Congo).

À la mort de Simon Kimbangu, c’est son fils Joseph Diangienda qui prend la tête de l’Église jusqu’à sa mort survenue le 8 juillet 1992, avant d’être remplacé par son frère Paul Salomon Dialungana Kiangani (1992-2001) puis par son petit-fils Simon Kimbangu Kiangani.

Elle est la première Église noire à être admise au Conseil œcuménique des Églises (1969).

En 2021, environ 10 % des croyants congolais se réclament de l’Église Kimbanguiste. Cette Église s’institutionnalise, elle s’est établie dans plusieurs pays.

KK

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *