Né le 29 décembre 1940 à Léopoldville (Kinshasa), d’où son pseudonyme de « Papa Noël », parce que né quatre jours seulement après la fête de Noël. Mais, surtout « Papa », pour honorer la venue d’un premier garçon dans la famille, comme il est de coutume dans l’ethnie « Banunu » de BOLOBO (RDC) d’où est issue sa mère. Papa Noël on le sait, est de père « Lari » du Pool (Mindouli, Congo Brazzaville), mais élevé par sa mère seule. Rien d’étonnant quant à sa nationalité RDC.
Le goût de la musique lui est venu de sa mère qui était une grande fan de la musique afro-cubaine. Il a appris le solfège et il était chantre à l’église catholique Saint Paul. Après un parcours scolaire excellent, dans les établissements Saint Paul et Sainte Anne de Léopoldville (Kinshasa), PAPA NOEL qui a grandi dans un quartier infecté par la présence des grands musiciens (Rue Kigoma, commune de Barumbu Kinshasa) ne résiste pas à la tentation.
Son apprentissage a commencé en catimini car il profitait de l’absence de Daniel Lubelo, alias De la Lune, guitariste qui vivait près de chez lui pour m’exercer avec sa guitare. Le jour où il l’avait surpris, il lui m’avait fortement tancé au point où sa mère s’est résolue de lui offrir sa première guitare. C’est comme ça que i l’avait commencé mon apprentissage en autodidacte puis c’est le début d’une carrière qui commence par son admission en 1956 aux éditions Ngoma de l’éditeur grec Nico.
À 16 ans, il maitrisait déjà les rudiments de la guitare et à l’époque on le surnommait Petit Django. Léon Bukasa lui a découvert en train de jouer et lui a proposé de participer à l’enregistrement de sa chanson « Clara Badimuene » chez Ngoma. Ce fut le début de sa carrière. Du coup, il a intégré son orchestre et effectua une tournée à travers le Congo belge qui avait duré près d’une année. À l’époque Léon Bukasa formait un trio avec Albino Kalombo et Joseph Mwena.
En 1959, peu après le retour du Rock-A-Mambo de Jean-Serge Essous et Saturnin Pandi de Brazzaville pour créer le 15 Août 1959, l’orchestre Bantous, il va intégrer le Rock’A Mambo, sous la houlette de Nino Malapet, grand saxophoniste et grand arrangeur, en remplacement de Tino Baroza resté au Cameroun. Il va faire partie de l’équipe des musiciens de Rock-A-Mambo qui avait effectué la tournée du Gabon avec Lando « Rossignol » et Paupaul au chant, Eugène Ngoyi « Gogène » et Jacques Mambau « Jacky » et lui aux guitares solo et rythmique ; Honoré Liengo « Liegon » à la basse ; Bruno Houla aux percussions et Antoine Depadou aux maracas. Il vont enregistre des titres comme Bakoule Bidama (Liengo), Nabanzi yo, Damoni Charlotte (Papa Noël ), Abra la puerta (Essous), Oyé Jacky (Jacky), Iyele , Comité Rock’A Mambo , Annie Michou , Yamare, Bidama ya Rock’A (Nino) et tant d’autres. Il va quitter le Rock’A Mambo en 1961.
Il va rejoindre Guy Léon Fylla au Gabon où il va trouver, d’autres musiciens tels que Théophile Guinadiau, Basile Mikanou Bernard Tchebo, Paulin Dengo, Henri et Louison Loso. Avec Maquina Loca ils vont enregistrer les chansons comme Esperencia, Mwana Gabon, Bemba, Bilenge Maquina, et Souvenir ya chérie. Il va quitter ce groupe quelques mois après l’indépendance du Gabon.
À son retour du Gabon via Brazzaville, il va être contacté par Essous Jean-Serge avec qui il avait déjà travaillé dans le Rock’A Mambo en Janvier 1961, pour faire partie de l’orchestre Bantous suite au manque de performance des guitaristes Diky Baroza (soliste) et Jacques Dignos (accompagnateur). Il va intégrer les Bantous avec son ami Jacques Mambaou qui jouait l’accompagnement. En Novembre 1962, ils vont effectuer un voyage en Europe, notamment à Bruxelles et à Paris. Et vont profiter de ce déplacement pour enregistrer pour le compte de Cefa-Fonior Bruxelles 52 disques soit 104 chansons avec des titres comme : Naleli Bébé, Bang’o mboka (Papa Noël), Rosalie na Nino, Oïga mambo, Fuego de passion (Nino), Camarade mabe , Tokumisa Congo, Aiglon Cara (Essous), Albert akeyi, Gary mobali ya tembe (Kouka), Nakobanza chérie, Woso (Bukasa Jojo), etc. Il y va prendre le surnom Johnny Noël en référence de Johnny Halliday.
En août 1963, il va quitter les Bantous avec son complice de tous les temps Jacky Mambau pour rejoindre l’orchestre Africain Jazz de Grand Kallé qui venait d’intégrer l’orchestre Vox Africa de Jeannot Bombenga après le départ de Tabu Ley, Dr Nico et Roger Izeidi. On y retrouvait entre autres des musiciens de talent comme Mathieu Kouka, Kambite «Damoiseau », Jean-Léonard Sita, Casimir Mutshipule « Casino », Pierre Kiyika « Flamy » Alexis Mientuka, entre autres et ces musiciens formaient l’ossature de l’African Jazz avec lui à la guitariste solo.
En 1965, il intégre Cobantou constitué des anciens musiciens des Bantous de la Capitale : Papa Noël, Jacky Mambau, Jojo Bukasa et ceux du groupe Conga Jazz de Paul Ebengo « Dewayon » : Raymond Braink Kalonji, Adrien Rigo, Henri Bowolo, Adolphe Mwamba, Emano Mbala, Mode Mekanisi, Pierre Kiyika « Flamy », Baudouin Mavula et Gérard Konzi. Dans ce groupe il avait composé Kazaka ya coton, l’œuvre qui a démontré ses talents d’auteur-compositeur et qui fut un grand succès.
Après l’échec de remonter l’African Jazz, il va intégrer l’orchestre Vox Africa de Jeannot Bombenga qui renaissait de ses cendres. Il va retrouver les mêmes musiciens qui avaient évolué avec Kallé dans l’African Jazz, notamment Casimir Mutsipule « Casino », Nzenze « Jean trompette », Jean de la Croix Tshibambe, Sam Samule, Daniel Dallas, Antoine Kaya « Depuissant », Ignace Makirimbia ainsi que Ntesa Dalienst et Sam Mangwana. Avec eux, il va passer que quelques mois pour aller enfin fonder l’orchestre Bamboula.
L’orchestre Bamboula a été fondé en 1967 ; beaucoup d’artistes y ont fait leurs premiers pas à l’instar de Madilu, Bozi Boziana, Pépé Kallé, Blaise Pascal Wuta Mayi aux côtés des anciens comme : René Mosengo « Moreno », Pierre Kiyika « Flamy », Aimé Kiawakana, Antoinette Etisomba, Decca, Sam Samule, Jean de la Croix Tshibambe, Jojo Bukasa, Movando etc. Face à une rude concurrence, Bamboula est choisi pour représenter le Congo Kinshasa au Festival Panafricain d’Alger du 21 Juillet au 1° Août 1969. Ils ont été retenus comme meilleur orchestre à la suite d’une compétition organisée par le Ministère de la culture et des arts. Après Alger, et de retour à Kinshasa, l’Orchestre Bamboula va peu à peu connaître le déclin et bon nombre de musiciens vont intégrer d’autres groupes. Pour lui, c’était un passage à vide jusqu’à la réalisation de l’Anthologie de la musique congolaise.
Il va être contacté en 1974 par la Présidence de la République pour réaliser une anthologie de la musique zaïroise avec les pionniers des années 50 notamment, Antoine Wendo Kolosoy, Camille Feruzi, Manuel D’Oliveira, Lucie Eyenga, Léon Bukasa et Adou Elenga. Ils vont réaliser deux albums dans lesquels ont été repris leurs chef-d’œuvres des années 1950 à 1958. Cette réalisation a permis la préservation et la promotion de la musique congolaise car tous ces artistes étaient presque dans l’oubli total.
Il va intégrer l’orchestre OK Jazz en 1978 où il va composer la chanson Bon Samaritain bénéficiant du concours d’Essous Jean-Serge qui était le directeur artistique de l’I.A.D. (Industrie Africaine du Disque), avec qui il avait joué dans Rock’A Mambo et dans les Bantous. L’album a connu aussi la participation de l’excellent chanteur Carlyto Lassa – qui fut sa trouvaille– et la collaboration de Freddy Kebano. Le succès récolté a fait que l’album Bon Samaritain a obtenu la palme de la meilleure chanson de l’année. Il y collabore durant douze ans, jusqu’à la mort de son leader, en 1989. Après la disparition du grand chef d’orchestre, comme la plupart de ses autres musiciens, Papa Noël s’exile en Europe. Alors commence la galère. Qu’importe qu’il soit l’un des plus talentueux guitaristes d’Afrique, les administrations belge et française lui refusent des papiers. Pendant plus de cinq ans, il est contraint à la précarité, dans l’incapacité de se produire légalement ou d’enseigner son immense savoir de guitariste. Sa carrière est brisée. Sa nationalité française, il la doit à sa femme, Danielle, qui s’est battue pour l’obtenir.
Quand il refait surface, Papa Noël retrouve progressivement une place dans le monde de la musique. Le label anglais Stern’s Music publie son album Bel Ami en 2000, premier CD de Papa Noël largement accessible sur le marché international. Il rend justice à la qualité de ses compositions, de ses arrangements et de son interprétation. Après avoir contribué aux concerts de Sam Mangwana2, dont il a écrit et composé plusieurs chansons de l’album Galo Negro (1998), Papa Noël participe au projet Kekele à partir de 2001. Il est particulièrement à sa place dans cette initiative du producteur Ibrahima Sylla3, qui offre à quelques vétérans de la rumba congolaise le soin de retrouver la simplicité originelle et l’éclat d’antan de cette musique impérissable. La mode est à la musique cubaine et Papa Noël rencontre le jeune salsero Adan Pedroso. L’expérience de fusion Cuba/Congo se poursuit en 2002, grâce au label Tumi Music, avec l’album Bana Congo : la rencontre de deux guitaristes hors pair Papa Noël et Papi Oviedo, un vétéran qui a fait partie du Buena Vista Social Club.
Quand il refait surface, Papa Noël retrouve progressivement une place dans le monde de la musique. Le label anglais Stern’s Music publie son album Bel Ami en 2000, premier CD de Papa Noël largement accessible sur le marché international. Il rend justice à la qualité de ses compositions, de ses arrangements et de son interprétation. Après avoir contribué aux concerts de Sam Mangwana2, dont il a écrit et composé plusieurs chansons de l’album Galo Negro (1998), Papa Noël participe au projet Kekele à partir de 2001. Il est particulièrement à sa place dans cette initiative du producteur Ibrahima Sylla3, qui offre à quelques vétérans de la rumba congolaise le soin de retrouver la simplicité originelle et l’éclat d’antan de cette musique impérissable. La mode est à la musique cubaine et Papa Noël rencontre le jeune salsero Adan Pedroso. L’expérience de fusion Cuba/Congo se poursuit en 2002, grâce au label Tumi Music, avec l’album Bana Congo : la rencontre de deux guitaristes hors pair Papa Noël et Papi Oviedo, un vétéran qui a fait partie du Buena Vista Social Club.
Le duo Papa Noël & Viviane A., aujourd’hui son principal projet musical présenté sur les scènes d’Europe et d’Afrique, est l’aboutissement d’une ancienne complicité. Les deux artistes se sont connus lors de tournées avec Sam Mangwana, puis retrouvés dans Kekele. L’idée de leur formule acoustique, où la rumba swingue en douceur, est née en 2007, pour aboutir en 2013 à l’album Color, publié chez Buda Musique. Retour sur une carrière bien remplie.
Papa Noël Nedule Montswet, le dernier des fédérés et dernier des « Rock-a-Mambo ».
e nom de Rock-a-Mambo est aujourd’hui tombé dans l’oubli. Très peu de personnes s’en souviennent encore aujourd’hui. Même Manda Tchebwa, dans son excellent ouvrage « Terre de la chanson » consacré à toute la musique congolaise moderne, ne consacre à ce célèbre groupe, que deux pauvres paragraphes au détour d’une évocation de la figure de Grand Kallé. Les maîtres de cette classe de surdoués de la musique congolaise moderne, ont pour noms, au départ Essous Jean Serge, Papa Noèl Nedule et Rossignol Cantador. Dans la généalogie de la musique congolaise moderne, cette branche n’a pas connu l’heureux parcours des écoles Ok Jazz et African Jazz. Presque tous les groupes issus de ce style n’ont pas survécu à la vague des jeunes des années 70/80 : Signalons que le Rock-a-mambo véritable école de la musique congolaise, au même titre que l’African Jazz et l’OK Jazz, est un orchestre de studio, dans lequel passeront même le Grand kallé, Nico Kassanda et son frère Déchaud Mongala Mwamba, Dewayon Ebengo Isenge et son frère Johnny Bokelo, Vicky Longomba et bien d’autres. Seul Franco semnle ne pas avoir succombé aux charmes de ce groupe de créateurs.
Papa Noèl Nedule est donc, le dernier des fédérés, à l’instar de ces cow-boys, qui revenaient de nulle part, croyant que la guerre de sécession n’était pas fini, alors qu’elle l’était depuis belle lurette. Dernier des Rock-a-Mambo, alors qu’Essous Jean Serge « 3S » a posé son sax, Papa Noèl continue de travailler ses accords, de créer de nouvelles sonorités comme celui qu’il nous propose avec son dernier album salsa « Patchanga » Café Noir.
Le dernier dépositaire du style Rock-a-mambo a encore beaucoup à dire. Même s’il a eu le temps de faire la jonction entre ce qui reste de son école, avec la fiesta de l’African Jazz et l’Odemba de Franco et l’OK jazz. Son album Tangawisi joué avec l’Ok jazz et Baninga interprété avec le groupe Kékélé, produit sur la place de Paris, à des décennies d’intervalle, sont certifiés.
Chacune de ses créations porte la marque « Rock et Mambo », ce saccadé particulier made in Lipopo.
Antoine NEDULE MONSWET « Papa Noël » est l’un des plus grands stylistes congolais de la guitare solo. Constructeur d’une grande finesse, il a une sureté rythmique et harmonique exceptionnelle.
On le place généralement dans « L’Ecole African Jazz », dont il est le troisième meilleur soliste après Emmanuel TSHILUMBA WA BALOJI « Tino Baroza, » et Nicolas KASANDA « Dr Nico » (mis à part, son ami d’enfance, le prestigieux rythmicien aux accords les plus difficiles, et dont on en parle que très peu ; le regretté Raymond Brainck KALONJI).
Cependant, PAPA NOEL a un autre grand mérite, celui d’avoir été (grâce à l’inspiration de JS ESSOUS) à l’origine de la création d’une troisième école dans la musique congolaise : « L’Ecole Bantoue », dont il a connu la part laplus merveilleuse de sa carrière, et qui a eu du mal à trouver des émules avant que n’arrive Gerry Gérard BIYELA, dont le doigté ne s’apparentait que très peu.
Enfin, on apprécie aussi chez ce grand guitariste, l’art de composer les meilleures chansons tout comme il s’est illustré arrangeur émérite.