Né en 1935, à Lisala (province du Nord Ubangi, République Démocratique du Congo, José–Philippe LANDO fait ses études primaires à Mbandaka (alors Coquilathville). Sa voix attire l’attention des responsables de l’école qui feront de lui un chanteur à la cathédrale Saint-Eugène. Cette situation particulière, un peu privilégiée, lui fait prendre goût au chant, à la musique. Toutefois, son vœu le plus cher était de graver sa voix sur disque, pour la postérité.
Pour réaliser ce rêve, il n’a plus qu’une chose à faire : descendre à Léopoldville (Kinshasa) où des musicologues grecs enregistrent sur disque des chansons. Le chanteur et imprésario Henri BOWANE découvre José-Philippe LANDO, en février 1952. Il l’attire aux Éditions Loningisa de l’éditeur grec PAPADIMITRIOU, au même moment que Paul EBENGO « De Wayon », François LUAMBO « Franco », Augustin MONIANIA « Roitelet » MONGWALU et ADIKWA. Excellent chanteur, sa voix, douce, veloutée et très prenante, lui fait gagner le surnom de « Rossignol ».
Le succès
C’est avec LUAMBO « Franco » et Jean-Serge ESSOUS qu’il connaîtra un prodigieux succès et deviendra vite l’idole du public kinois et brazzavillois, à travers surtout, les grands succès : « Tete Rossignol » ; « Thérèse d’amour » (Rossignol) « Marie Catho » et « Béatrice » (Franco), « Alice » et « chérie atiki ngai » (Essous) parus en 1955 et 1956, sous le label Loningisa, et avant la création, le 6 juin 1956, de l’OK JAZZ dont il fut co-fondateur.
En 1957, Rossignol est de nouveau avec Henri BOWANE, mais cette fois-ci, aux Editions Esengo du grec Dino ANTONOPOULOS. Pour une nouvelle expérience avec le trio BEROS (Bowane-Essous-Rossignol), puis avec l’orchestre Rock-A-Mambo, crée dans la même année, sous la direction de Nino MALAPET. Le Rock-A-Mambo se disloque en 1961, à Pointe-Noire, après avoir connu, en 1959, les départs de Jean-Serge ESSOUS et de Saturnin PANDI « Ben »
De retour à Kinshasa, Rossignol tente, en mars 1963, d’exhumer le Rock-A-Mambo. Il s’assure, de nouveau, la collaboration d’Henri BOWANE et de Paul EBENGO « De Wayon », mais l’expérience ne fera pas long feu.
Rossignol se convertit, alors, en homme d’affaire, précisément dans les domaines de l’édition et des instruments de musique. Cette activité lui confère le privilège de réunir les anciens musiciens de l’African Jazz et ceux d’autres groupes, pour former l’orchestre Africambiance qui a laissé une bonne impression au Fespam (Festival panafricain de musique) 1999, à Brazzaville.
La mort de José-Philippe LANDO « Rossignol » met un terme à l’avant dernier survivant des créateurs de l’OK JAZZ natifs de la RDC (si l’on tient compte d’Augustin MONIANIA « Roitelet » encore en vie à Kinshasa).
C’est depuis le 24 juin 2004, à Kinshasa, à l’âge de 69 ans que José-Philippe LANDO « Rossignol » n’est plus de ce monde, à la suite d’une crise cardiaque.
La chanson « Bakoule » met en évidence la particularité de la voix du chanteur « Rossignol ».
Ressortissant du Nord Ubangi, C’est à ce titre qu’il avait naturellement bénéficié des largesses du régime Mobutu en devenant propriétaire des instruments musicaux qu’il faisait louer à des formations musicales (certaines langues disent qu’il était cousin au feu maréchal Mobutu). Ami d’enfance de Kengo wa Dondo).
Deux amis d’enfance au destin diamétralement opposé. Ils sont tous les deux nés en 1935, dans la même province, celle de l’Equateur. Léon a vu le jour à Libenge tandis que Jean-Philippe est venu au monde à Lisala. Ils se retrouvent dans le chef-lieu de la province où Ils fréquentent la même école primaire. Au groupe scolaire de Coquilhatville dirigé par les frères des écoles chrétiennes, ils ont pour aîné un certain Joseph-Désiré Mobutu. Jean-Philippe et Léon passent leur enfance ensemble.
Mais vite, les réalités de la vie séparent les deux amis d’enfance qui prennent chacun sa route. Lando travaille d’abord comme batelier avant de rencontrer la route de Bowane qui l’introduit chez Loningisa. Sa vie bascule. Il embrasse la chanson en 1954 sous le sobriquet de Rossignol Cantador. Il co-fonde même l’orchestre OK Jazz avec Luambo Franco en 1956. Il devient vite un des chanteurs de charme de Léopoldville.
Lubicz termine ses études secondaires à Coquilhatville et commence à 23 ans sa carrière judiciaire dans la même ville. Il descend ensuite dans la capitale pour devenir substitut du procureur de la République au parquet de district de Léopoldville en octobre 1960. Ayant sollicité une mise en disponibilité, il va parfaire ses études à l’Université de Bruxelles. Au retour, il gravit les échelons judiciaires et politiques jusqu’à devenir Premier commissaire d’Etat. L’homme de la rigueur et le surnom que les Congolais lui collent.
Léon et Jean-Philippe, Kengo wa Dondo et Lando Vungbo, deux copains d’enfance, deux destins différents, l’homme politique d’un côté et l’artiste-musicien de l’autre.
Avec Culture Congo